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À M. LE COMTE D’AUDIFFRED.

Gazouillant à demi les chansons paternelles,
Et dans les champs voisins voulant prendre l’essor,
Essaie, hésite, et n’ose à ses forces nouvelles
Se confier encor,

Quand leur père, étendant son aile protectrice,
Ainsi qu’un doux fardeau qu’il porte loin du sol,
Les soutient, les dirige, et de l’essaim novice
Aide le premier vol ;

De même ces enfans d’une muse inconnue,
Ces vers, faibles soupirs de douleur ou d’amour,
Laissaient bien s’exhaler quelque note perdue,
Mais n’osaient, réunis, s’élancer au grand jour,

Quand soudain, me tendant une main généreuse,
Pour de nobles bienfaits toujours prête à s’ouvrir,