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ACTIONS DE GRACES.


Que m’importaient, hélas ! et la vie et ses charmes ?
Mes yeux désenchantés n’avaient plus que des larmes ;
Sous le poids du malheur plié comme un roseau,
Tout mon être abattu n’aspirait qu’au tombeau,
Et sans l’effroi du ciel, qui m’aurait condamnée,
Je brisais de mes jours la coupe infortunée.

Merci ! merci, mon Dieu, des dons que tu m’as faits :
L’innocence, l’oubli, le sommeil et la paix.

Prosternée humblement sur le seuil de ton temple,
De ton Fils bien-aimé suivant le saint exemple,
Comme à l’heure où, sentant son cœur faillir en soi,
Dans le jardin sacré sa voix monta vers toi,
Je disais : « Ô mon Père ! éloigne ce calice,
« Mais que ta volonté néanmoins s’accomplisse,