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ACTIONS DE GRACES.

Où je buvais la vie enivrante, embaumée,
Comme un nectar divin dans une coupe aimée :
Car tous les jours alors, au lever du soleil,
L’espérance et l’amour enchantaient mon réveil ;
Dans les yeux d’un mortel que j’adorais, mon ame
Voyait briller sa vie et rayonner sa flamme ;
Puis, ces regards charmés se plongeant dans mon cœur,
L’inondaient d’un torrent d’ivresse et de bonheur.
Il devait être à moi, j’étais sa fiancée ;
Déjà nous n’avions plus à deux qu’une pensée,
Tous les jours nos deux voix s’unissaient pour bénir
Le nœud chaste et sacré qui devait nous unir
Et je croyais en lui comme à mon existence,
Sans redouter jamais ni le temps ni l’absence :
Car, si j’avais conçu quelque soupçon jaloux,
J’en aurais imploré le pardon à genoux,