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À M. LE DOCTEUR CLERTAN.

Apprenne, apprenne enfin, gagné par votre exemple,
La justice et l’amour.

Poètes, voix du ciel qui pleurez vos souffrances,
Plus de plainte isolée et de tristes soupirs ;
Ensemencez partout le champ des espérances
Et des nobles désirs.

Tout don vient du Seigneur, et la lyre docile
N’a pas été remise à vos tremblantes mains
Pour y gémir sans but, instrument inutile
Ou funeste aux humains.

Sa corde a trop long-temps, amollie et légère,
Soupiré de vains mots, langoureuses chansons ;
Il est temps d’enseigner, courageuse et sévère,
De sublimes leçons.