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À M. LE DOCTEUR CLERTAN.


Et tu veux du respect pour votre ministère,
Car des rires moqueurs ton esprit est lassé.
Mais alors que n’as-tu, fils d’un temps plus austère,
Vécu dans le passé ?

À ce mot je t’entends, plein d’une ardeur bouillante,
Maudire l’esclavage et tous les maux nombreux
Qui jadis, écrasant leur foule gémissante,
Accablaient nos aïeux.

Ah ! mon cœur jeune aussi les comprend, les partage,
Ces nobles sentimens fruits de la liberté,
Lui que les souvenirs de l’antique servage
Ont toujours révolté.

Mais, dans ces jours lointains de haine et de souffrance,
Tel eût versé son sang pour le peuple oppressé,