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À M. LE DOCTEUR CLERTAN.

Voit un siècle guéri de tout noble délire
Adorer son aspect.

Pour le reste il n’est plus ni culte ni patrie ;
Comme des exilés, tristes sur le chemin,
L’espérance, la foi, l’amour, la poésie
Vont se donner la main.

Des prêtres et des rois la majesté sacrée
N’est plus qu’un vain fantôme en proie aux longs regrets,
Une ombre qui gémit, les pieds nus, éplorée,
Au seuil de son palais.

Tout ce que vénérait un âge plus crédule,
Tous les rayons divins dont nos cieux ont relui,
Tout ce qu’on adorait, outragé, ridicule,
Disparaît aujourd’hui.