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À M. LE DOCTEUR CLERTAN.


Tu veux, pour le venger de l’injuste satire
Dont les hommes ingrats lui décochent les traits,
Que ma voix, évoquant un généreux délire,
Proclame ses bienfaits.

Mais tu ne sais donc pas, quand ton ame demande
Un chant réparateur et des vers inspirés,
Que les vers aujourd’hui, trop inutile offrande,
Languissent ignorés ?

Le poète n’a plus, ainsi qu’aux jours antiques,
Ses palmes, ses lauriers, ses couronnes de fleurs,
Et ses hymnes de gloire et ses accens magiques
Qui ravissaient les cœurs.

L’industrie aux cent bras a détrôné la lyre ;
Le chiffre, seul blason entouré de respect,