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LA PROMESSE.

Car je n’ai jamais dit, il ne saura jamais
Combien mon ame est tendre et combien je l’aimais.
Je vais bientôt partir ; sur l’écorce naissante,
Vois ce nom qu’a gravé ma main faible et tremblante :
C’est le seul monument d’un malheureux amour,
C’est la trace, laissée en ce triste séjour,
D’un chaste sentiment renfermé dans mon ame,
Dont ma lèvre jamais n’a dû trahir la flamme.


— Enfant, je t’ai comprise, et bénis ta douleur ;
Va, tu peux sans rougir l’épancher dans mon cœur.
Pauvre fleur en bouton, dès le matin flétrie,
Qui te penches déjà sur ta tige qui plie,
Que ne puis-je adoucir la rigueur du destin,
Et te verser l’espoir pour rafraîchir ton sein ?