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LA PROMESSE.

Belle aux regards baissés ! vois, je suis jeune encor,
Et je saurais t’aimer ; l’amour au vif transport,
L’amour au doux accent, je voudrais te l’apprendre,
T’enseigner son langage harmonieux et tendre,
Ses mystères charmans, ses maux pleins de douceurs,
Et son brûlant délire, et ses molles langueurs ;
Viens, et sois mon amante, et bientôt, sur tes traces
Naîtront tous les plaisirs enfantés par les Graces ;
Et tu vivras alors, car, un cœur sans amour,
C’est la fleur sans parfum, la paupière sans jour,
Le rossignol sans voix et les flots sans murmures ;
Et lui seul sait donner des félicités pures.


— Ah ! qu’il sait bien aussi prodiguer les douleurs !
Vois ces regards chargés d’un nuage de pleurs ;