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À MON PERROQUET.

Tu n’as plus de rival, désormais sois heureux,
Ô mon oiseau jaloux, c’est toi seul que j’adore ;

Toi seul, et pour toujours, va, crois en ma parole ;
Ainsi qu’un doux parfum brûlant près d’une idole,
Tu ne me verras plus pour un amant frivole
Prodiguer vainement ma tendresse et mes jours.

Pardonne si j’ai pu, trop long-temps insensée,
D’un infidèle amour caresser la pensée,
Te préférer l’ingrat dont les sermens trompeurs
À mes yeux attristés ont coûté tant de pleurs.

Tout à toi désormais, je veux, tendre et farouche,
Imiter ta constance, ô mon oiseau si fier !
Qui, dormant sur mon sein et buvant sur ma bouche,
T’enflammes de courroux dès qu’une autre main touche
De ses doigts étrangers ton beau plumage vert.