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LA SYLPHIDE.

Pour toi, mon bien-aimé, la Sylphide amoureuse
A laissé des vallons ravissans, enchantés,
Où blanche elle volait sur l’aile vaporeuse
Des rayons argentés ;

Et des lacs aux flots bleus, entourés de verdure,
Qui reflètent les cieux dans leur vaste miroir,
Où vient se contempler la pudique figure
De la reine du soir.

Mais que me font ces biens qu’adorait ma jeunesse ?
Ma vie est dans ton souffle, et quand ton œil si doux
Sur un front pur et beau s’arrête avec ivresse,
Mon cœur en est jaloux.

Car, sitôt que l’amour d’une beauté mortelle
De ses feux dévorans viendra brûler ton sein,