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LA SYLPHIDE.

Et puis, avec ivresse, entre mes doigts d’albâtre
Rouler ses noirs cheveux.

Dors, ô mon jeune ami ; de peur que tu t’éveilles,
Ma tendresse, évoquant des fantômes légers,
Aura soin d’éloigner, tandis que tu sommeilles,
La crainte et les dangers.

Dors, et pour te bercer, d’une voix argentine,
Je redirai ces chants que les sylphes en chœur
Répètent en dansant le soir sur la colline,
Près des jasmins en fleur.

Car, pour toi, j’ai quitté leurs demeures brillantes
Dans des palais flottans d’azur et de vermeil,
Que peignent, tour-à-tour, de couleurs transparentes
L’aurore ou le soleil.