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RÉPONSE


Sa faible et douce odeur dans les airs s’évapore,
Et peut-être bientôt, effeuillée, inodore,
De la sauvage fleur il ne restera plus
Que quelques brins épars d’herbe sèche et jaunie,
Rares et s’effaçant sur la pierre noircie,
Comme au cœur oublieux les souvenirs confus.

Cependant, s’il est vrai qu’un esprit invisible,
Sylphe, génie ou fée, au cœur pur et sensible,
Comme une ame enchaînée aux objets d’ici-bas,
Respire dans les fleurs, baise avec le zéphyre
La rose qui sourit, la vierge qui soupire,
Et donne leurs parfums aux printaniers lilas ;

Celui qui s’attachait à l’humble giroflée,
Contraint d’abandonner sa plante étiolée,