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À FRANÇOISE COLIN.

S’attache à son malheur, l’adopte pour maîtresse,
Et de son triste sort veut porter tout le poids.
Le fruit de ton labeur nourrit son indigence,
Pour soutenir les siens tu consumes tes jours,
Et tes soins généreux, seconde providence,
L’environnent toujours.

Le travail rigoureux et la veille assidue,
Avec l’âge ont usé ta force, ta vigueur ;
Ton pas devient plus lourd, et plus faible ta vue ;
Mais la peine et les ans n’ont pas changé ton cour.
Conduisant jusqu’au bout ta sainte et noble tâche,
Dans ton humble héroïsme et dans ta charité,
Tu redoubles d’efforts, et luttes sans relâche
Contre la pauvreté.