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ODE AU ROI.

Car je comprenais bien, moi, sa triste impuissance
À calmer les tourmens qui vous faisaient souffrir ;
Et des larmes étaient le seul don qu’en silence
Mon cœur pût vous offrir.

Pour ta grande ame, ô Roi ! quelle mortelle épreuve !
Auguste et sainte mère au douloureux amour,
Quelle angoisse indicible, et pour toi, jeune veuve,
Oh ! quel funeste jour !

Non, ma voix, respectant votre souffrance intime,
N’aurait point exhalé ces funèbres accens,
À peindre la douleur dont le fardeau m’opprime,
Hélas ! trop impuissans.

Mais du peuple abattu, tous les enfans, mes frères,
Tristes, frappés du coup qui vous a déchirés,