Page:Quarré - Poésies d’Antoinette Quarré, 1843.djvu/266

Cette page a été validée par deux contributeurs.
230
ÉPÎTRE

Ce qu’oublia le temps, ce que l’homme néglige,
Il le réserve à ses autels.

Ce qui meurt dans les airs, c’est le ciel qui l’aspire :
Les anges amoureux recueillent flots à flots
Cette vie écoulée en stériles sanglots ;
Leur aile emporte ailleurs ce que ta voix soupire,
Et ces langueurs de l’ame où gémit ton destin,
Et ces pleurs sur ta joue, hélas ! jamais cueillies,
Et ces espoirs trompés, et ces mélancolies
Qui pâlissent ton pur matin.

Ils composent tes chants, mélodieux murmure,
Qui s’échappe du cœur par le cœur répondu,
Comme l’arbre d’encens que le fer a fendu
Verse en baume odorant le sang de sa blessure !