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ÉPÎTRE

Les murs de ce réduit où flottait ce tableau
Semblent se rapprocher pour voûter une tombe ;
Ta lampe y jette à peine un reste de clarté,
Sous tes beaux pieds d’enfant tes parures s’écoulent,
Et tes cheveux épars et les ombres déroulent
Leurs ténèbres sur la beauté.

Cependant le temps fuit, la jeunesse s’écoule,
Tes beaux yeux sont cernés d’un rayon de pâleur,
Des roses sans soleil ton teint prend la couleur,
Sur ton cœur amaigri ton visage se moule ;
Ta lèvre a replié le sourire, ta voix
A perdu cette note où le bonheur tressaille ;
Des airs lents et plaintifs mesurent maille à maille
Le lin qui grandit sous tes doigts.