Page:Quarré - Poésies d’Antoinette Quarré, 1843.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.
225
DE M. DE LAMARTINE.

La musique du bal sort des salles sonores,
Sous les pas des danseurs l’air ébranlé frémit,
Dans des milliers de voix le cœur chante ou gémit ;
La ville aspire et rend le bruit par tous les pores.
Le long des murs, dans l’ombre, on entend retentir
Des pas aussi nombreux que des gouttes de pluie,
Pas indécis d’amant où l’amante s’appuie
Et pèse pour le ralentir.

Le front dans tes deux mains, pensive, tu te penches ;
L’imagination te peint de verts coteaux
Tout résonnans du bruit des forêts et des eaux,
Où s’éteint un beau soir sur des chaumières blanches ;
Des sources aux flots bleus voilés de liserons,
Des prés où, quand le pied dans la grande herbe nage,