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ÉPÎTRE

Dans chaque son confus que ton cœur croit saisir,
C’est le bonheur qui vibre ou l’amour qui respire ;
Les chars grondent en bas et font frissonner l’air ;
Comme les flots pressés dans le lit des tempêtes,
Ils passent emportant les heureux à leurs fêtes,
Laissant sous la roue un éclair.

Ceux-là versent au seuil de la scène ravie
Cette foule altérée au vent des passions,
Et qui veut aspirer d’autres sensations
Pour oublier le jour et pour doubler la vie ;
Ceux-là rentrent des champs, sur de plians aciers,
Berçant les maîtres las d’ombrage et de murmure,
Des fleurs sur les coussins, des festons de verdure
Enlacés aux crins des coursiers.