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ÉPÎTRE

Et, de peur de tacher ses teintes nuancées,
Tes beaux yeux retiennent leurs pleurs.

Sur les murs blancs et nus de ton modeste asile,
Pauvre enfant ! d’un coup-d’œil tout ton destin se lit :
Un crucifix de bois au-dessus de ton lit,
Un réséda jauni dans un vase d’argile,
Sous tes pieds délicats la terre en froids carreaux,
Et près du pain du jour que la balance pèse
Pour ton festin du soir le raisin ou la fraise
Que partagent tes passereaux.

Tes mains sur tes genoux un moment se délassent,
Puis tu vas t’accouder sur le fer du balcon
Où le pampre grimpant, le lierre au noir flocon,
À tes cheveux épars, amoureux s’entrelacent :