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ODE AU CHRIST.

Et, pour couvrir les chants de cette aveugle foule,
Éternel, n’as-tu pas la voix de ton courroux,
Plus forte que le bruit d’un monde qui s’écroule,
Quand tu fais tressaillir sous ton pied qui les foule
Tous les cieux à genoux ?

Mais plutôt, garde-nous, Seigneur, de ta colère ;
Tu portes dans tes mains la foudre et le trépas ;
Si le néant t’outrage, épargne sa misère,
Et sous le juste poids d’un châtiment sévère,
Dieu, ne l’accable pas.

Pardon, pardon, Seigneur, pour la bouche insensée
Qui lance l’anathême et l’insulte à ton nom !
Par ta splendeur future et ta gloire passée,
Par toi-même, ô, du Père, éternelle pensée,
Pardon, Seigneur, pardon !