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ODE AU CHRIST.

Ô Verbe ! c’est qu’un mot de ta lèvre adorée
Peut, fécondant la poudre au seuil de tes parvis,
En tirer des soleils dont la flamme épurée
Versera tous les flots de sa clarté sacrée
Dans tes cieux rajeunis.

C’est que tu peux briser, Seigneur, dans ta colère,
Le marbre encor superbe en sa fragilité,
Et choisir dans les flancs d’une obscure carrière
Le bloc prédestiné, l’impérissable pierre
Soutien de ta cité.

Oui, sans avoir besoin d’évoquer les fantômes
Des apôtres divins, des saints aux lèvres d’or,
Parmi tous ces enfans prosternés sous tes dômes
Fais descendre l’Esprit ; des Pauls, des Chrysostômes
Vont se lever encor.