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ODE AU CHRIST.

Non, l’arbre qui porta pour le salut du monde
Entre le ciel et nous l’homme-Dieu suspendu,
Cet arbre, dont la sève est ton sang qui l’inonde,
A poussé trop avant sa racine profonde
Pour se voir abattu.

C’est en vain que l’erreur, levant sa tête altière,
Pense t’anéantir sous ses efforts puissans ;
Et, déployant partout sa fatale bannière,
De tes élus eux-même, ô douloureux mystère !
A décimé les rangs.

Si de ton firmament les étoiles pâlissent,
Si du temple immortel où reposent tes lois
Sous les arceaux déserts les colonnes fléchissent,
Et si d’un monde vain les chants qui retentissent
Ont étouffé ta voix,