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ODE AU CHRIST.

Et le peuple abusé court à ces faux prophètes
Qui du superbe archange ont respiré l’orgueil,
Et, sur ton front divin amassant les tempêtes,
Nouveaux pharisiens, voudraient avant leurs fêtes
Te plonger au cercueil.

Laisseras-tu, Seigneur, leur œuvre sacrilège
Comme aux jours de Pilate aller jusqu’à sa fin ?
Sans que ton bras vainqueur la garde et la protège ?
Ta foi, sacré flambeau, sous ce vent qui l’assiège
S’éteindra-t-elle enfin ?

Non, Christ, au fond des cœurs où tu la fis éclore
Nulle ombre n’atteindra ses rayons lumineux,
Et de ton saint amour, dont la flamme dévore,
Leur souffle destructeur ne doit servir encore
Qu’à raviver les feux.