Page:Quarré - Poésies d’Antoinette Quarré, 1843.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.
198
ODE AU CHRIST.

Dès qu’un homme a franchi les bornes du jeune âge,
Il grandit dans sa force avec un noble orgueil,
Et, des jouets d’enfans détournant son visage,
Les rejette et n’a plus pour leur vain assemblage
Qu’un dédaigneux coup-d’œil.

Ainsi l’humanité, par les siècles mûrie,
Se lève en rayonnant de son obscur berceau,
Et planant sur la croix, du haut de son génie,
De ses puissantes mains la renverse et s’écrie :
« Ce n’était qu’un roseau.

« À son ombre, jadis, les peuples dans l’enfance,
« Crédules et pieux, ont abrité leur front ;
« Mais nous qui sommes grands, plus de fausse croyance.
« Imposer son mystère à notre intelligence,
« N’est-ce pas un affront ?