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UNE VISITE

Dont le cœur, tout aimant, trahi dans son amour,
N’a plus de doux liens qui l’attachent au jour,
Et dont l’ame, en ces lieux étrangère, exilée
Comme l’aigle des monts captif dans la vallée,
Soupire avec ardeur vers un destin nouveau,
J’aime à venir ici rêver sur un tombeau.

Lit des morts bien-aimés, je me couche à ton ombre,
J’aime tes fleurs de deuil et leur feuillage sombre ;
Heureuse quand mon cœur, tranquille désormais,
Sous leurs rameaux pieux aura trouvé la paix,
Et que l’astre des nuits de sa douce lumière
Versera les rayons sur ma froide poussière !
Car, lasse de combattre, et lasse de souffrir,
Je n’ai plus qu’un seul vœu, qu’un seul espoir : mourir !