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PRIÈRE.


Cependant, ô mon Dieu ! tu le sais, dans mon ame
Ivre de tes beautés,
L’amour, le pur amour seul a versé sa flamme
Et ses vives clartés.

Jamais je n’ai senti mon cœur battre de haine,
Ou d’envie, ou d’orgueil ;
Mais de l’enfant en pleurs et de la veuve en peine
J’ai partagé le deuil.

Je t’ai prié pour l’homme au front chargé d’années,
Dont les pas sont tremblans ;
Car toujours j’ai béni les têtes inclinées
Sous de longs cheveux blancs.

À l’être humble et souffrant qui m’offrait ton image,
Ô Dieu crucifié !