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À UN AMI.


Non, non, je suis jalouse, il me faut tout, mon ame
Est forte et veut porter la moitié de tes maux ;
Laisse-moi sur ta plaie, ainsi qu’un pur dictame,
De ma vive tendresse épancher tous les flots.

Tandis que la douleur sur ton visage est peinte,
Crois-tu mon cœur ingrat, satisfait de tes dons ?
Ah ! dans ta coupe aussi je veux boire l’absinthe,
Quand d’un miel savoureux tu m’offres les rayons.

Je veux souffrir aussi du mal qui te consume,
Préférer la tristesse aux accens du plaisir,
Et, de tous tes chagrins partageant l’amertume,
À force de t’aimer, peut-être, l’adoucir.