Page:Quarré - Poésies d’Antoinette Quarré, 1843.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.
148
LE PALAIS

Pour qui le Créateur dans le sein maternel
Mit des trésors d’amour à faire envie au ciel ;

Ce fils dont un regard, une larme, un sourire,
Dans le cœur palpitant d’une mère en délire
Font passer tour-à-tour d’ineffables tourmens,
Et des transports de joie, et des ravissemens ;

Cet enfant, dont l’amour sanctifie et couronne
Le front purifié sur lequel il rayonne,
Tu l’as pu, malheureuse ! au sortir de ton sein,
À cette aveugle honte immoler de ta main ?

Ah ! je comprends alors d’où vient que tu tressailles :
C’est ton sang révolté qui crie en tes entrailles,
Et sa voix déchirante est plus cruelle encor
Que celle qui lira ta sentence de mort.