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DE JUSTICE.


Mais vous vous méprenez ; son sexe, sa jeunesse,
Sont ignorans du crime et faits pour la tendresse ;
L’amour seul doit régner dans ce cœur ingénu,
Créé pour le bonheur, la paix et la vertu.

Ah ! pourquoi frémit-elle à ces chastes paroles ?
Amour ! vertu ! bonheur ! vos saintes auréoles
Ne couronnent donc plus son front déshonoré ?
Vous avez fui d’un cœur lâche et dénaturé…

Hélas ! il est donc vrai, dans un moment d’ivresse,
À l’attrait du plaisir succomba ta faiblesse,
Et, pour cacher la faute objet de ta rougeur,
Tu la couvris d’un crime… effroyable pudeur !

Quoi ! cet enfant ta vie, et ton sang, et ton ame,
Ce tendre premier né, fruit d’un baiser de flamme,