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LE PALAIS

Tous ses sens sont glacés, il frissonne, il croit voir
Le néant s’animer et la mort se mouvoir.

C’est à lui, maintenant, d’implorer sa victime ;
Ce cadavre l’étreint, ce spectre dans l’abîme
Va le précipiter, et le poursuivre encor
Avec ses cris d’angoisse et son râle de mort.

Il ferme, il ferme en vain ses yeux pleins d’épouvante ;
Rien ne pourra calmer sa torture incessante,
Le remords dévorant dans son sein est caché :
C’est le vautour antique à sa proie attaché.

Quels sont donc aujourd’hui les débats qu’on soulève ?
Sur quel front, ô mon Dieu ! se balance le glaive ?
Se peut-il, juste ciel ! assise au banc fatal,
Une enfant pleure et tremble au pied du tribunal ?