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À LA TERRE.

Qui dirait, admirant ta robe de verdure,
Et tes vallons fleuris, et tes rians coteaux,
Et les fleuves d’argent, et tes mers dont les flots
T’embrassent comme une ceinture ;

Qui dirait que déjà tant de jours sont passés,
Depuis que l’Éternel marqua ta première heure ?…
Ah ! qu’importe, en effet, qu’un peuple naisse ou meure !
Tu restes, c’est assez :
Car, dans ton sein fécond, que de peuples sans nombre,
Devant sortir un jour du néant et de l’ombre,
Sont encore entassés !

Que de gloires déjà dans le passé perdues ;
Combien de noms fameux effacés par le temps,
Et de vastes cités à jamais disparues,