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ÉLÉGIE.


À traits lents et sans nombre épuisant le calice,
Savoure l’amertume ainsi que je l’ai fait ;
Et que la mort, loin d’être un cruel sacrifice,
Te paraisse un bienfait.

Mais non, va, dans mon cœur où n’entre point la haine,
Ce vœu fatal expire avant d’être formé :
À moi tous les chagrins, à moi toute la peine ;
À toi, mon bien-aimé !

La part que j’aurais pu demander à la vie
De nectar parfumé, d’ambroisie et de miel ;
Car, dans la coupe, hélas ! que sa main m’a remplie
Dieu n’a mis que du fiel.