Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
ÉLÉGIE.
Quand ton cœur est brûlé d’une flamme adultère,
Puis-je encore espérer ?
Non ! que ma mort t’unisse à ta nouvelle amante ;
Porte à ses pieds l’amour que tu m’avais juré ;
Des feux les plus brûlans puise l’ivresse ardente
Sur son sein adoré.
Perds-toi dans cet amour, qu’il devienne ta vie,
Ton plus charmant espoir, ton unique bonheur ;
Et puis connais un jour la poignante agonie
De la voir sur ton cœur,
Glacée et dédaignant d’ineffables caresses,
Insensible à l’horreur de ton affreux tourment,
Réserver de son sein les plus riches tendresses
Pour un nouvel amant.