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ÉLÉGIE.

Quand ton cœur est brûlé d’une flamme adultère,
Puis-je encore espérer ?

Non ! que ma mort t’unisse à ta nouvelle amante ;
Porte à ses pieds l’amour que tu m’avais juré ;
Des feux les plus brûlans puise l’ivresse ardente
Sur son sein adoré.

Perds-toi dans cet amour, qu’il devienne ta vie,
Ton plus charmant espoir, ton unique bonheur ;
Et puis connais un jour la poignante agonie
De la voir sur ton cœur,

Glacée et dédaignant d’ineffables caresses,
Insensible à l’horreur de ton affreux tourment,
Réserver de son sein les plus riches tendresses
Pour un nouvel amant.