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ÉLÉGIE.


Admirant ton respect pour ma sainte croyance,
Ton amour pour des rois proscrits et malheureux,
Ta foi chevaleresque et la noble constance
De ton cœur généreux ;

J’étais si fière alors, dans mon tendre délire,
De partager ton sort, de m’être unie à toi,
Qu’à l’univers entier ma bouche eût voulu dire :
 « Il m’a donné sa foi. »

Oh ! je voudrais mourir, car désormais ma vie,
Veuve de tout espoir d’amour et de bonheur,
N’est qu’un champ dépouillé, qu’une palme flétrie,
Qu’un soupir de douleur.

Car il n’est plus, hélas ! rien pour moi sur la terre ;
Que m’importent des jours destinés à pleurer !