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ÉLÉGIE.

Était naguère encor ta plus douce richesse,
Le plus cher de tes biens.

Toi ! qui m’as si souvent juré que l’existence
Par moi seule enchantée était belle à tes yeux,
Qu’en tes rêves chéris d’avenir, d’espérance,
J’étais pour toi les cieux.

Que ta voix était douce et ta lèvre éloquente,
Quand tu peignais tes maux, par moi seule adoucis,
Quand tu m’entretenais de ta flamme naissante,
À mes côtés assis !

Ah ! que je t’écoutais attendrie et charmée !
Dans quelle pure extase, et quels ravissemens,
Mon ame recueillait de ta parole aimée
Tous les divins accens !