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D’UNE JEUNE FEMME.


Tremblante, on m’a conduite au pied des saints autels,
Et, sur mon front paré des voiles d’hyménée,
Le prêtre a prononcé les accens solennels
Qui liaient à jamais ma triste destinée.

Ces accens consacrés dont la chaste douceur
Avait rendu souvent ma jeune ame jalouse,
Quand, livrée à l’espoir d’un innocent bonheur,
Je rêvais les doux noms et de mère et d’épouse.

Oh ! que j’étais alors crédule en l’avenir !
Comme, heureuse d’aimer, je riais à la vie,
Trompeuse, qui m’offrait des fleurs pour les flétrir,
Et d’un calice amer les bords pleins d’ambroisie !

Et que me font à moi les vains titres et l’or
De cet époux illustre à qui l’on m’a livrée,