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REGRETS

Les fêtes et les jeux en vain me sont offerts ;
Moi, je hais ces plaisirs que le monde idolâtre.

Mais je dois y paraître avec un front joyeux,
Mais je souris à tous, et pas un ne devine
Que, des fleurs sur la tête et des pleurs dans les yeux,
J’étouffe les sanglots qui gonflent ma poitrine.

Tu t’applaudis, ma mère, en ton superbe orgueil,
D’avoir jeté ta fille aux bras d’un noble maître.
De son cœur affligé que t’importe le deuil ?
Sous la pourpre et sous l’or, qui le verra paraître ?

En vain je t’ai priée, en vain, à tes genoux,
Pour un timide amour je t’ai demandé grace ;
Il a fallu céder à ton altier courroux,
Et de mes pleurs brûlans cacher jusqu’à la trace.