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À M. F.-C. BUSSET.

M’ait, sur le seuil obscur de son divin palais,
Laissé, même de loin, entrevoir ses attraits.
L’orgueilleuse, dit-on, de son sexe frivole
Dédaigne l’humble encens, mais du vôtre est l’idole.
Coquette, s’il en fut, pour s’attacher les cœurs
Elle a mille détours, et ses adorateurs,
Bien souvent poursuivis d’une idée importune,
De leurs tourmens secrets accusent la fortune ;
Puis, quand ils sont tout prêts à se désespérer,
D’un rayon imprévu les venant éclairer,
Elle approche et soulève à leur vue enivrée
Un coin du voile épais dont elle est entourée.
De ses divins appas, ô magique pouvoir !
Leur amour se rallume enflammé par l’espoir,
Et voilà de nouveau qu’à sa porte enchaînée
Leur foule est suppliante, émue, et prosternée.