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CAPRICE.

Se colore soudain d’un plus vif incarnat,
Et de mon œil humide on voit briller l’éclat ;
Ma main brûle et frémit sous ta main qui la touche ;
Les mots, pour te parler, semblent froids, et ma bouche
Inhabile à trouver d’assez tendres accens,
N’a sur sa lèvre en feu que des soupirs brûlans.


Mais tout ce fol amour dont s’enivre mon ame
Semble de mon génie avoir éteint la flamme ;
À mon luth oublié si je reviens parfois,
La corde est détendue et l’instrument sans voix.
De ces chants qui jadis faisaient toute ma gloire,
Mon cœur, en t’adorant, a perdu la mémoire ;
En vain, d’un art céleste évoquant les transports,
Je cherche à ressaisir d’harmonieux accords ;