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Lorme, que Henri Cùiffier-Rtizé, maniuis d’Efiuit et île Cinq-Mars, aima beaucoup. Son amour pour elle alla jusqu’à l’ivresse, et il s’oublia jusqu’à l’épouser en secret, quoiqu’elle fût déjà courtisanne. Marion, à l’époque de son mariage avec Cinq-Mars, avait déjà eu nombre d’amants, parmi lesquels Des Barreaux, conseiller au Parlement, et le duc de Buckingham, qui avaient vécu publiquement avec elle. La vanité détermina Marion à ce mariage, car bien que Cinq-Mars fut un fort beau jeune homme, elle ne l’aimait pas. Elle ne l’aimait pas davantage après son abnégation. Son cœur ne lui disait rien pour lui, et dans ce cas-là, l’hymen n’est pas le chemin le moins long pour arriver à l’amour. La maréchale d’Effiat, mère de Cinq-Mars, et dévouée au cardinal de Richelieu, attaqua son fils et Marion pour contrat de mariage clandestin, et elle trouva le cardinal d’autant plus disposé à lui faire obtenir satisfaction que lui-même rêvait la possession de Marion depuis quelques années. Le mariage fut rompu, et Marion passa des bras de Cinq-Mars dans ceux de Richelieu. Le cardinal ne tarda pas à se venger des préférences amoureuses qu’avaient obtenues Des Barreaux et Cinq-Mars. Il persécuta le premier tant qu’il vécut, l’obligea de se défaire de sa charge et de sortir du royaume. Il tendit un piège au second, et le mêla à une conspiration. Arrêté à Narbonne, Cinq-Mars fut conduit à Lyon, devant une commission, et décapité avec le célèbre de Thou, le 12 septembre 1643. Il avait à peine vingt et un ans.

11° Marie Mignot, comédie historique, mêlée de chants , en trois époques, de MM. Bayard et Paul Duport. Représenté à Paris sur le théâtre du Vaudeville, le 17 octobre 1829. Paris, Baou, 1829, in-8. Marion de Lorme est un des personnages de cette pièce.

12° Marion de Lorme (drame en cinq actes et en vers) ; par Victor Hugo. Représenté sur le théâtre de la Porte Saint-Martin, le jeudi H août 1831. Paris, nenduel, 1831, in-8.

Nous comprenons cette pièce parmi les ouvrages relatifs à la femme célèbre qui nous occupe ; mais en vérité, on ne sait pourquoi M. Victor Hugo a intitulé son drame « Marion de Lorme », quand pas un seul fait de la vie connue de Marion de Lorme n’y est rappelé. Mieux eût valu le baptiser « Une courtisane amoureuse » ; ou s’il fallait absolument un nom propre au fronton de cette œuvre, pourquoi l’auteur u’a-t-il pas choisi celui de Donna Ruffine, surnommée la Fouine de Séville et l’Hameçon des bourses, ou tout autre nom qui n’eût pas donné un démenti au caractère et à la vie d’une femme si connue parmi nous ? Sauf le Iiersonnage que M. Victor Hugo a affublé du nom de Marion de Lorme, et deux scènes, la première du premier acte et la septième du troisième acte, dans lesquels les noms de vingt-deux amants de la courtisane se trouvent rappelés, et dont, par parenthèse, les biographes sérieux de Marion ne nous en ont conservé qu’une très-petite partie, nous n’avons rien trouvé qui rappelle la folle Marion du siècle de Louis XIII. La Marion de Lorme de M.Victor Hugo est une homonyme de cette dernière, et elle est sortie du cerveau romantique du poète.

Voilà la division de ce drame. Premier acte : le Rendez-vous. Blois. — Deuxième acte : la Rencontre. Blois. — Troisième acte : la Comédie. Le Château de Nangis. — Quatrième acte : le Roi. Le Château de Chambord. — Cinquième acte : le Cardinal. Beaugency. 130 Louis XIII, ou la Conspiration de Cinq-Mars, drame historique en cinq actes. Par Merville (Camus,

dit) et Pierre Tournemine ; représenté sur le théâtre de l’Anibigu-Comique, le 12 octobre 1833. Paris, Marchand, Barba. 1833, in-8.

14° La marquise de Sennelerre, comédie en trois actes et en prose ; par MM. Mélesville (A.-H.-J. Duveyrier ) et Ch. Duveyrier. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre-Français, le 24 octobre 1837. Paris, Marchant, 1837, in-8.

Marion de Lorme et Cinq-Mars sont au nombre des personnages.

Le marquis de Senneterre, qui se fait passer pour peintre, s’est épris de Marion, et il est tout disposé à , se séparer de sa femme, pour se donner tout entier à Marion, qui partage l’amour du marquis. La marquise j vient à Paris, se présente incognito chez sa rivale pour I y prendre des leçons de coquetterie et de séduction, et

! réussit assez bien pour reconquérir son volage époux. 

i Marion, de dépit, consent à épouser secrètement Cinq-I Mars.

Il y a dans cette pièce plus de Marion de Lorme que dans celle de M. Hugo.

15° Confession de Marion Delorme [sic). Précédée d’un Coup d’œil sur le siècle de Louis XIII, par Méry.

Paraissant par feuilletons dans le journal « l’Ordre », depuis le 26 juin 1849 ; la publication était à sa Iroisième partie au 15 septembre de la même année.

Les feuilletons sont signés Marion Delorme ; il n’y a pas à douter un seul instant que ce ne soient là les manuscrits en assez mauvais état trouvés au Marais, et dont nous ont parlé les journaux des premiers jours de juin 1849. Alors il y eut fuff, suivi de mystification et d’apocryphie, car la -< Confession de Marion Delorme » est faite par M. Méry.

-f- L’auteur véritable est M. Eugène (Jaquot dit) de Mirecourt. Méry n’en a fait que le Coup d’œil-Préface. On a réuni ces feuilletons dans une édition illustrée, à 20 cent, la livraison.

-j- M. Jal, dans son « Dictionnaire critique d’histoire et de biographie », 1807, gr. in-8, s’est livré à une discussion fort étendue sur des faits minutieux relatifs à Marion Delorme. Voir aussi « l’Histoire de Louis XIII », par M. Bazin.

-|- LORMEAU (Mme Juliette) ps. [Mme J. Janin].

Articles de mode insérés dans le « Moniteur de la Mode. »

L’ORMEGREGNY ou ORMEGINY (le

sieur de), ps. [P. Du Moulin fils aînéj.

Réflexions sur le second et le troisième chapitre de la «Politique de France», de M. P. H. (P. Hay du Chastelet), où il censure le clergé de Rome et les Huguenots, Cologne, Pierre de la Place (HolL, Elzevier), JG71, in-12.

Cet ouvrage a été réimprimé ou reproduit sous le titre de « Réflexions sur le 4^ et le 5<’ chapitre de la «Politique de France », de M. P. H., marq. de C, etc. Cologne, 1677, in-12. C’est le même ouvrage. La différence des titres vient de ce que l’auteur se servit d’abord d’une édition de l’ouvrage de Hay où les chapitres refutés étaient le second et le troisième.

Les « Réflexions » de Du Moulin ont été réimpr. à la suite de quelques éditions du « Traité de la politique de France », de Hay du Chalelet, notamment à la suite de celles 1077 et 1080, in-12. A. A. B— r.

4- LORMEL (Julien) [Alexandre-André