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Barbier, que nous plaçons à la suite, ne contient que les anonymes. Mais tout ce que présentent les quatre volumes de cet ouvrage mis au jour de 1822 à 1827 se retrouve dans notre publication. Nous ne manquerons point de reproduire les notes que le savant bibliothécaire de Napoléon Ier a jointes à une foule d’articles, notes toujours intéressantes, révélant des faits curieux dont la trace, vivante il y a cinquante ou soixante ans, est aujourd’hui presque toujours effacée.

Qu’il nous soit permis de citer ici quelques lignes tracées par un bibliophile qui a rendu à la science des livres de si nombreux et si bons services, M. Paul Lacroix :

« Le Dictionnaire des Anonymes est presque un chef-d’œuvre de critique et d’érudition ; on peut, tout au plus, le perfectionner en certaines parties, on peut l’augmenter et l’étendre, on peut surtout le continuer jusqu’à présent. Il s’agit là d’un ouvrage essentiellement remarquable, connu partout, cité sans cesse, et adopté d’une manière définitive. Nous en demandons avec instance une nouvelle édition au nom des bibliographes et des bibliophiles. »

Il nous est donc permis d’espérer que notre entreprise sera accueillie avec sympathie ; nous n’épargnerons rien pour obtenir des suffrages auxquels nous attachons le plus grand prix.

Un signe placé en tête des additions faites au texte, le signe plus (+), indique les articles nouveaux ; le coup d’œil le plus rapide montrera combien ils sont nombreux. Nous indiquons de la même manière les développements donnés à un certain nombre d’articles anciens.

Nous n’avons point voulu tracer une sèche nomenclature de titres : nous avons souvent signalé des circonstances relatives aux ouvrages connus ; nous avons inséré quelques informations bibliographiques, transcrit certains passages, renvoyé aux livres qu’il convient de consulter ; mais nous avons dû être sobre de notes, car si nous nous étions trop laissé entraîner dans cette voie, où nous aurions, nous l’avouons, trouvé de l’attrait, notre publication serait inévitablement sortie du cadre dans lequel nous devions la renfermer.

Il s’agit ici des ouvrages et des auteurs français ; il ne pouvait entrer dans nos idées d’aborder les littératures étrangères, lesquelles ont d’ailleurs été l’objet de travaux spéciaux et estimables. Cependant nous avons fait mention des auteurs classiques de l’antiquité lorsque des traducteurs les ont fait passer dans notre langue et lorsqu’on leur a attribué des œuvres que la critique moderne regarde comme apocryphes ; nous en avons agi de même pour quelques illustres écrivains étrangers (Cervantes, Shakespeare, etc.) ; ayant trouvé dans les papiers de Quérard quelques notes, en bien petit nombre d’ailleurs, relatives à des auteurs anglais ou italiens, nous n’avons pas cru devoir les condamner à la destruction. Barbier avait classé à part les ouvrages latins ; Quérard en avait admis quelques-uns dans les Supercheries dévoilées ; nous avons regardé comme nécessaire de les conserver, puisque nous tenons à reproduire intégralement l’édition originale[1], mais nous nous sommes, sous ce rapport, abstenu d’intercaler des articles nouveaux.

Nous ne nous dissimulons pas que, malgré tous nos soins, il restera encore dans ce Dictionnaire des pseudonymes des lacunes et parfois quelques erreurs ; c’est inévitable dans un ouvrage de ce genre ; nous prions les amis des livres qui auront à cet égard des communications à nous faire, des rectifications à nous signaler, de vouloir bien les transmettre à notre éditeur (M. Daffis, rue des Beaux-Arts, 9, à Paris). Ces indications seront accueillies avec la plus vive reconnaissance ; elles trouveront place dans un supplément qui viendra compléter notre œuvre lorsque nous aurons pu profiter de toutes les lumières qu’il nous aura été donné de recueillir pendant le cours de l’impression.

Nous remplissons un devoir bien doux en reconnaissant les services que nous ont rendus divers savants qui nous ont transmis avec une obligeance parfaite de précieuses communications, Quérard avait déjà signalé ce qu’il devait à plusieurs collaborateurs. Nous avons rencontré dans ses papiers des notes émanant, les unes de M. Canel, qui est si bien au fait de ce qui concerne les écrivains de la Normandie ; les autres de M. Serge Poltoratzki, qui possède à Moscou, à l’égard de la littérature française (celle du xviiie siècle

  1. Intégralement et sans y rien changer. Nous laissons à Quérard ses appréciations et son style. On trouvera çà et là quelques indications qui ont cessé d’être exactes. On voudra bien se rappeler qu’elles se rapportent à l’époque où Quérard écrivait. Nous avons aussi respecté la rédaction des bulletins trouvés dans ses papiers, qui figurent pour une part assez notable dans les articles nouveaux.