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de connaissance des livres et des auteurs précédents. Tous les noms qu’il impose aux différents objets de son cabinet leur ont été doonés fort à la légère. Très-souvent il applique un nom mexicain d’Hernandez à un animal des Indes orientales, et réciproquement à un animal d’Amérique un nom tiré de Bontius, ou de quelque autre descripteur des pays indiens. La patrie des objets et les noms qu’il donne sont donc tout à fait arbitraires et le plus souvent inexacts. Cependant Séba a été l’auleur principal consulté par Linné, Buffon, Salerne, Klein, en un mot par presque tous les auteurs du xviiie siècle jusqu’à peu près vers 1770, parce que ce ne fut qu’alors que les Anglais et lès Français, en particulier Buffon, donnèrent un assez grand nombre de figures pour qu’on pût les citer de préférence à Séba, qui jusqu’à cette époque en avait offert le recueil le plus considérable. On a pendant longtemps adopté et répété aveuglément ses idées et tout ce qu’il a dit sur la patrie des différents objets dont il traite, de manière qu’on a commis une foule d’erreurs. Mais on peut avoir assez de confiance dans les figures, particulièrement pour les reptiles, et entre autres pour les serpents. Il y a tel animal qui se trouve répété jusqu’à douze ou quinze fois, seulement avec de légères différences ans les postures. Chaque fois Séba le fait reparaître sous des noms différents et avec des indications de pays relatives à ces noms. Il résulte de là que les naturalistes qui sont venus après lui ont écrit souvent que tel ou tel animal se trouvait dans les quatre parties du monde. Ce n’est que dépuis les progrès faits par l’histoire naturelle géographique qu’on a reconnu qu’aucun animal, excepté les très-grands oiseaux de proie, qui peuvent traverser l’Océan, ne se trouve dans des contrées aussi éloignées. Buffon le premier a rendu attentif à cette erreur grossière de Seba, qui avait trompé Linné et tous ses contemporains. » (Note de M. A. J. L. Jourdain, Biogr. médic.)

Veudu chez Mel de Saint-Ceran, 600 f., et en 1786, à l’hôtel de Bullion, le même prix ; mais d’ordinaire 250 à 300 francs. Un exemplaire particulier, dont toutes les figures étaient anciennement coloriées, a été vendu 1,550 fr. chez le duc de La Vallière, en 1784 ; et 4,600 fr. à l’hôtel de Bullion, en 1786. Quant aux exemplaires nouvellement enluminés à Paris, ils sont moins recherchés, et quoiqu’ils coûtent 1800 fr., ils ne conservent pas la moitié de ce prix dans les ventes. Les exemplaires avec le texte en latin et en hollandais sont encore moins chers.

— Planches de Seba (Locupletissimi rerum naturalium Thesauri accurate descriptio), accompagnées d’un texte explicatif mis au courant de la science, et rédigé par une réunion de savants : MM. le baron Cuvier, Desmaret, J. Geoffroy Saint-Hilaire, Audoin, Boisduval, Guillemin, Valenciennes, le baron de Férussac, Lesson, Guérin, Eudes Delonchamps ; ouvrage publié sous les auspices de MM. les professeurs et administrateurs du Muséum royal d’histoire naturelle de Paris, par les soins de M. E. Guérin. Paris et Strasbourg, Levrault, 1827 et ann. suiv., in-4.

Cette édition, qui renferme 450 planches, a été publiée en 45 livraisons au prix de 4 fr. l’une.

Ces 450 planches sont tirées de l’ancienne édition. Quant au texte, la rédaction en avait été entreprise par M. de Férussac ; mais il est mort après avoir fait imprimer la première feuille.

Déjà au commencement de ce siècle le libraire Pougens avait annoncé une nouvelle édition du Cabinet de Seba, sous le titre de Description exacte des objets précieux composant le cabinet d’histoire naturelle d’Albert Seba. Cette édition, qui devait être publiée en 50 livraisons de 9 plancbes, n’a pas même reçu un commencement d’exécution.

SÉBARRIÈRES (Claude de), maire de Saint-Loup (Haute-Saône).

— * Essai sur l’histoire militaire du bourg de Saint-Loup, chef-lien de canton, au département de Saône-et-Loire. Au Champ de Mars, à Saint-Loup, 1790, în-8 de 43 pag. (D. M.)

SEBASTER. — Éclaircissements au sujet de la maladie d’un officier d’artillerie, qui a donné occasion à la lettre raisonnée de Louis **, etc. ; par M. F. S. et S., médecin de la faculté de Perpignan. 1744, in-4 de 39 pag.

Avec Franç. Simon.

SÉBASTIANI (le comte François-Horace-Bastien), l’un des plus braves généraux de Napoléon, ministre d’État après la révolution de 1830, né le 11 novembre 1775, à la Porta, île de Corse, d’où il prend le nom de Sébastiani della Porta, et issu, d’après lui, d’une ancienne famille, tandis que, d’après les uns, elle était toute roturière, et que, d’après les autres, son père n’était même qu’un artisan aisé. M. le comte Sébastiani a dû son avancement rapide à la protection de Napoléon, dont il était le compatriote, et non le parent, comme il l’insinuait. M. Sébastiani fut fait colonel, en 1799, sur le champ de bataille de Véronne ; chargé, sous le Consulat, de missions diplomatiques dans Je Levant ; depuis, et successivement, général de brigade, en 1804 ; ambassadeur à Constantinople, en 1807 ; général de division, après la bataille d’Austerlitz ; député à la Chambre des représentants, en 1815, et membre (de l’opposition ) de la Chambre des députés pour la Corse, en 1819, et pour Vervins, en 1826 ; ministre d’abord de la marine, ensuite des affaires étrangères, en 1831 ; ministre sans portefeuille ; plus tard, député ministériel ; enfin, ambassadeur à Waples, puis à Londres.

— Discours prononcé dans le comité secret du 31 janvier 1821,par MM. Manuel, le général Sébastiani, Chauvelin, etc., etc.