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notre, belle patrie, tous les fruits des lumières récemment acquises. Un des plus grands services de notre France littéraire, et qui sera sans doute apprécié par tous ceux qui font des sciences historiques le principal objet de leurs études, sera de servir provisoirement, et faute de mieux, de continuation à cet ouvrage. Notre livre né présente pas, ainsi que la Bibliothèque historique de la France, un ordre systématique, ni une variété de tables : une seule offrant une analyse raisonnée des matières, des lieux et des individus, réunit les divers avantages des divisions de l’ouvrage du P. Lelong.

Vinrent ensuite les abbés d’Hébrail et de Laporte, qui publièrent en 1769 une France littéraire, 2 vol. in-8o, ouvrage rédigé avec soin et bon à consulter. Le dernier donna en 1778 deux volumes supplémentaires qui ne valent pas les deux précédents : ils, furent suivis en 1784 de deux autres rédigés par l’abbé Guiot, Victorin ; ce dernier supplément est au-dessous, de la critique.

Parmi les écrivains plus récents dont les travaux sur la Bibliographie française sont le plus souvent cités, il est remarquable que nous devions nommer au premier rang un étranger, M. Ersch, professeur allemand. Sa France littéraire, contenant les, auteurs français de 1791 à 1800 (Hambourg, 1797-1805, 5 v. in-8o), a été amèrement critiquée par un bibliographe français (Desessarts), jaloux peut-être de s’être vu devancé dans la carrière. Il accuse la France littéraire de fourmiller d’inexactitudes ; et quoique ce reproche vague puisse, jusqu’à un certain point, être justifié par quelques exemples, Desessarts n’a garde d’en signaler aucun. Peut-être aurait-il dû traiter avec plus d’indulgence un étranger qui lui avait frayé la route qu’il suivit après lui, et dont, en plus d’une occasion, il ne dédaigna pas de s’approprier le travail[1] ; d’ailleurs, quelques-unes des inexactitudes qu’on peut remarquer dans la France littéraire, proviennent évidemment de ce que l’auteur, ou même les imprimeurs de l’ouvrage, étrangers à la France par leur langage et leurs habitudes, ne comprenaient pas toutes les abréviations de nos catalogues de librairie ; ces inexactitudes, le plus

  1. M. Ersch fit insérer, à ce sujet, des Observations, dans le Magasin Encyclopédique : (7e année, tom. III, pag. 480). Desessarts répondit dans le même journal, tom. IV, pag. 340 ; mais il est loin de repousser victorieusement les reproches de M. Ersch.