insectes aquatiques qui font sa nourriture, mais elle est peu agile ; son vol est lourd, bas, mou, elle saute d’un roseau à l’autre plutôt qu’elle ne vole, rarement elle franchit une distance de plus de quelques mètres. Un savant ornithologiste, l’abbé Vincelot, a parfaitement observé les mœurs de la rousserolle et je suis heureux de pouvoir substituer ici sa prose à la mienne.
« Pour composer son nid, dit-il[1], elle choisit quatre ou cinq roseaux assez rapprochés, les réunit par des filaments de plantes aquatiques qu’elle enroule autour des joncs de manière à en former une espèce de bourse grossière. Ce nid a quelquefois une hauteur de près de deux décimètres et semble avoir été ainsi fabriqué pour préserver des dangers de l’inondation les œufs ou les petits de la rousserolle ; il ressemble alors à plusieurs nids superposés. L’intérieur est garni de débris fins et déliés de feuilles de roseaux ; il contient ordinairement quatre ou cinq œufs dont le fond blanc verdâtre ou bleuâtre est parsemé de points ou de taches noires ou brunes qui for-
- ↑ Les noms des oiseaux expliqués par leurs mœurs. Angers, 1872, 2 vol. in-8 ; voy. t. I, p. 217.