Il semble gai, gras et satisfait. Les chagrins de sa compagne ne troublent en rien son égalité d’humeur, et il paraît tout réjoui de son utilité fécondante, la seule dont il se soucie, car il n’aide pas à la couvaison et je n’ai jamais pu constater qu’il se dépouillât la poitrine pour abriter les œufs de sa cane, entièrement dépourvue, ainsi que l’ont prétendu quelques auteurs. Aussitôt la dernière ponte terminée, il s’éloigne et va rejoindre les autres mâles, désormais sans emploi comme lui.
Je ne saurais dire la durée exacte de la couvaison ; je la crois de vingt-cinq jours. Les petits éclosent pleins de force, et, dès leur naissance, peuvent s’éloigner à quelque pas du nid, si un danger trop pressant les menace. Le troisième jour, ils gagnent la mer et n’ont plus d’autres ennemis à redouter que les oiseaux de proie proprement dits, l’homme et le grand goëland à manteau noir. Pour protéger leur famille contre de tels ennemis, deux mères associent leur dévouement, leur surveillance et leurs efforts. Les groupes formés par cette association se composent presque toujours de onze ou douze individus au maximum, à savoir : neuf ou dix petits et les adultes. Chacune des mères s’attribue un rôle différent. L’une guide loin du danger les petits qui se pressent derrière elle,