bre et non du thon, que Cuvier appelait thimnus vulgaris, que les Anglais nomment herse mackerel et auquel nos bons habitants de la côte ont appliqué l’épithète de gros maquereau.
À ce propos, laissez-moi vous narrer une anecdote très courte, mais amusante et toute naïve, du moins pour les esprits sans détour comme le mien.
Un de nos gens se mit en frais, un jour, de nous donner une conférence sur les poissons. Il les connaissait très bien, c’était un vieux pêcheur.
Il nous les décrivit avec cette vérité, cette exactitude que l’on ne peut acquérir que par une pratique intelligente et soutenue. Il fit passer sous nos yeux successivement tous les poissons du golfe Saint-Laurent. Il n’en oublia aucun et son exposé durait depuis plus d’une heure lorsqu’il arriva au maquereau, dont il nous fit un portrait aussi vrai qu’attachant.
Il ne lui restait plus qu’à nous parler du thon ; mais il était fatigué et désirait en finir au plus vite. Voici comment il vainquit cette difficulté.
— Quant au gros maquereau, nous dit-il, si vous désirez le connaître, vous n’avez qu’à aller voir M. X… !
À cette époque, M. X… avait recueilli une collection ichtyologique très remarqua-