
… Mères venues pour surveiller, jeunes filles et garçons
tous un peu fatiguées par le trajet, la poussière et l’ardeur
du midi, s’assirent, d’abord silencieux et s’épongeant le
front, sous un bouleau qui, non loin de la rivière, se
dressait coquettement drapé dans son justaucorps
de satin blanc, et de ses longs bras frémissant couvrait
de son ombrage cette charmante jeunesse. L’arbre
animé par une légère brise faisait bruire, au
dessus des couples rapprochés, ses feuilles qui murmuraient
amoureusement au moindre souffle comme
sous l’étreinte d’une caresse tandis que les grands sapins
d’à côté mariaient leur musique berceuse au gai murmure
de l’eau qui gazouillait sur les cailloux, et qu’un
pinson des bois jetait au loin ses deux notes uniques
dont la dernière, quatre fois répétée, forme comme la première
une quarte liée d’une mélancolie pénétrante…