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PHYLLIS

V


Jamais notre propriétaire ne se montra aussi aimable que ce vendredi où il causa longuement avec mon frère Roland. Il fut surtout question de chasse, de pêche, de chevaux et autres sujets sportifs. Roly s’en montrait enchanté.

Dora se conduisait avec une modestie et des manières parfaites. Notre visiteur l’écoutait avec admiration tandis qu’elle parlait.

Me trouvant, à un certain moment, seule auprès de lui dans la serre, je lui remis la photo promise qu’il reçut avec un air content et serra vivement dans sa poche.

La présence de Roland augmentait encore notre entrain naturel. Jamais nous n’avions été aussi gais ni libres de toute contrainte qu’en cet après-midi et M. Carrington parut s’arracher avec peine à notre société.

Au moment du départ, Billy, surmontant toute timidité, demanda à notre hôte s’il ne voudrait pas, un de ces jours, nous emmener en promenade dans son mail.

— Avec le plus vif plaisir, répondit-il. Je suis impardonnable de n’avoir pas songé à vous l’offrir plus tôt ! Préférez-vous deux ou quatre chevaux ?

Il parlait à Billy, mais nous regardait, Dora et moi. Je sautai de joie :

— Quatre ! Oh ! quel plaisir de conduire à quatre ! Et il y aura une trompette et nous passerons dans les villages en faisant beaucoup de bruit.

— Charmant programme ! fit M. Carrington, souriant. Nous inviterons quelques voisins : les misses Hastings, par exemple.

À cette annonce, mon frère aîné, occupé à friser son soupçon de moustache, déclara qu’il serait de la partie avec un réel plaisir. Je crois que la fille de son colonel lui laisse l’esprit assez libre.


C’était aujourd’hui le grand jour, il faut que je vous raconte cette merveilleuse journée.

Notre propriétaire arriva de bon matin, et un léger coup de trompe nous avertit que le mail avec ses quatre bai brun était à notre porte.

Dora, aidée de maman, mettait la dernière main à sa jolie toilette bleue, une robe neuve pour cette circonstance.

Pour moi, j’étais prête depuis longtemps, n’ayant