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Notre auteur, d’après cet ouvrage, ne parait pas avoir été fort satisfait du Lyonnais, et on le croit sans peine. Pour apprécier ce qu’il peut valoir, il faut le pénétrer, pour ainsi dire. Mme Blandy va même jusqu’à montrer quelque étonnement de ce qu’elle croit être chez nous un excès de patriotisme local.

Lyon, dit-elle, est plein d’honnêtes gens, de gens instruits, intelligents même parfois, qui poussent jusqu’au culte, jusqu’à la dévotion, l’amour de leur vieille cité. D’autres villes sont plus illustres, plus pittoresques ou plus gaies que Lyon ; nulle n’est plus aimée. Ce n’est pas comme l’on aime généralement sa patrie que les indigènes des Terreaux, des Brotteaux ou de Perrache chérissent leur ville ; ils ont pour elle la faiblesse d’un amant pour sa maîtresse ; ils admirent tout d’elle, surtout ses imperfections…

Il n’est pas possible, j’imagine, de faire plus bel éloge de nous autres Lyonnais, en croyant faire une épigramme. J’en sais, en effet, des Lyonnais comme cela, et si vous connaissez Puitspelu, vous en connaissez au moins un !

En 1874, Mme Blandy publia Bénédicte Winiefçka, où Lyon et sa banlieue servent aussi de décor à l’action.

Ce livre, écrit avec une délicatesse féminine, a un mérite : il est chaste, il possède de l’influence moralisante des romans anglais. Je ne dirai pas que les portraits y soient d’un lyonnais bien marqué, ni même qu’ils soient bien profondément fouillés. Cependant, entre cet ouvrage et le précédent, l’auteur parait avoir pénétré un peu plus avant parmi nous. Je note même des observations caractéristiques ; Mme Blandy fait dire